SumantJ’ai commencé ma carrière à New York. J’avais fait des études supérieures aux États-Unis — en politique publique et en affaires internationales — et après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé pour l’administration municipale. Mon immeuble était à un pâté de maisons des tours jumelles. J’étais là le 11 septembre.

Quand quelque chose comme ça arrive, ce contact avec la mort, le fait d’être témoin d’une tragédie, ça change les choses. Je voulais être proche de ma famille, alors j’ai pris un emploi qui me ramenait chez moi, même si ce n’était pas dans la fonction publique. À cette époque, faire des dons ne me semblait pas tellement prioritaire. Finalement, j’ai commencé à travailler dans une banque dotée d’un programme de don structuré. Bien des gens prennent leurs décisions philanthropiques après avoir reçu leur bonus de fin d’année. Eh bien, après deux ans de service à la banque, comme ce n’était pas une bonne année et que mon bonus était moins élevé que l’année précédente, j’ai fait un don plus modeste. Bizarrement, dans les semaines suivantes, je ne me suis pas senti très bien à ce sujet — j’ai été élevé dans une famille où aider ses voisins, ses amis ou des nouveaux immigrants était quelque chose qu’on faisait continuellement et qui n’avait rien d’inhabituel, et limiter mes dons n’allait pas dans ce sens — mais ce sentiment a fini par s’estomper.

L’année suivante, c’était le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre, et je pense que j’ai enfin réalisé la chance que j’avais d’avoir survécu et d’avoir eu une seconde chance. Lorsque j’ai repensé aux années précédentes et au chemin que j’avais suivi, j’ai réalisé que je voulais faire quelque chose de plus avec mon temps et avec la chance et le bonheur que j’avais. La vie ne se résume pas à travailler pour gagner de l’argent. J’ai donc décidé, à partir de ce moment-là, de toujours prendre mes décisions philanthropiques avant d’obtenir le montant de ma rémunération.

J’ai donc commencé à m’intéresser de plus près au choix des causes à soutenir et à la façon de faire des dons. Au fil des ans, j’ai visité différents organismes soutenus par Centraide et j’ai pu me familiariser avec tout ce que fait cette organisation. J’en suis revenu avec un sentiment d’admiration pour les gens qui travaillent dans ces organismes qui font tout ce qu’ils peuvent pour améliorer la vie des autres. Ça m’a donné encore plus envie de soutenir Centraide.

Je suppose que ça n’a rien d’étonnant, mais je ne m’attendais pas à ce que donner devienne quelque chose que je faisais parce que je le voulais. En fait, donner me procure de la joie. C’est une satisfaction que je retire rarement ailleurs. C’est curieux. Donner fait partie de ces choses égoïstes que l’on peut faire, parce que ça nous fait du bien.

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